mercredi 8 octobre 2014

Aujourd'hui, en France...


Ce matin, comme tous les matins, j'ai enfourché mon vélo et suis partie au travail. Comme tous les matins je passe devant cette boulangerie. Et ce matin, j'ai pu sentir l'odeur des viennoiseries et du pain chaud sortant du four. Et à ce moment là je me suis dit : j'ai de la chance d'habiter ici, en France.

Cette petite histoire a, en fait, 2 sens.
 Le premier, le plus évident, est qu'il est important de se rendre compte de la chance qu'on a. De profiter pleinement, chaque jour, d'un pays si riche dans tant de domaines. 
Et croyez moi ça n'est pas si simple ! On a vite tendance à oublier que l'on a de la chance.

Le deuxième, est que depuis quelques temps je sens autour de moi une morosité. 
Vous savez cette non-motivation, cette fatigue, non pas que l'on a pas envie mais surtout l'impression de ne pas avoir la place pour s'exprimer, se lancer, innover. En fait je me sens complétement décalée avec mon époque, et les personnes qui nous dirigent. Je ne parle pas simplement des politiques, mais aussi des professeurs, des chefs d'entreprise, de mes parents mêmes. Comprenez moi bien, je ne les déteste pas, et je n'ai aucune volonté anarchique. C'est simplement que je me sens incomprise. Quand je dis que je me sens décalée avec mon époque, ça n'est pas que j'aimerai vivre 20 ans arrière -même si ça aurait des avantages- non, c'est que la société a plutôt 20 ans de retard. En fait, l'état politique et réglementaire dans lequel nous vivons est en décalage avec notre état social et nos mœurs. On parle de démocratie et d'égalité mais en réalité nous les jeunes adultes n'avons pas vraiment notre mot à dire. Nous n'avons pas encore l'expérience ou même la connaissance, nous sommes encore utopistes, et nos diplômes ne valent pas 30 ans d'expérience dans une même entreprise. Contradictoire pourtant puisque nous sommes parmi les pays les plus diplômés du monde.
Bref toutes les raisons sont bonnes. 
Et quand nous décidons de monter notre "entreprise" -au sens le plus large- nous avons à faire à la loi et aux médisances et jalousies. Alors qu'il devrait y avoir de l'enthousiasme, de l'entre-aide, de la fierté.   
Nous vivons dans une société où la "connaissance de la vie" prime sur "l'envie d'une nouvelle connaissance". 

Je ne me déclare pas philosophe ou sociologue, je suis observatrice. Presque journaliste -je m'emballe un peu!- de ma génération. Je n'ai pas de solution, j'ai plus le sentiment qu'il faut laisser le temps au temps. Le temps que notre génération ait du pouvoir. C'est un sujet qui aujourd'hui pour moi a beaucoup d'importance, et me donne même l'envie de quitter mon pays pour aller vivre ailleurs. Pas parce que c'est toujours plus vert chez le voisin mais parce que la réalité montre que c'est plus vert chez le voisin. Je suis triste et démotivée d'arriver à ce constat sur un pays qui portant m'enchante par sa diversité et sa qualité de vie.
Je ne sais pas si vous aussi vous vous retrouvez dans ce discours, ce récit. Peut être que vous, vous avez des solutions ou des idées. J'ai hâte d'entendre et d'écouter vos avis.

 Je suis fière d'être française, mais j'ai l'impression que la France n'est pas fière de sa nouvelle génération. 
Simplement parce qu'elle bouscule ses habitudes, ses principes et son mode de vie.

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